Laboratwar Nout Zidé

Les thèmes (21-22)

Chacun de ces thèmes est associé à un groupe de travail composé de membres actif·ve·s et d’un certain nombre de facilitateur·trice·s. Pour accompagner leurs réflexions, les membres reçoivent une fiche synthèse qui résume le contexte, les enjeux et propose quelques ressources autour du sujet.

En savoir plus sur les groupes

Thème 1 : Fanm dobout !

Cohésion sociale / Lutte contre les violences / Empouvoirement individuel

Contexte

En France, les femmes sont les premières victimes des violences au sein du couple. À La Réunion, de 2006 à 2018, 49 féminicides ont été commis, plaçant notre région à la 3ème place des régions françaises les plus touchées par les violences conjugales. Depuis 2016, ce sont 15 femmes qui ont perdu la vie.

Cette problématique ne peut être dissociée du contexte socio-historique et de l’histoire de l’île marqués par l’héritage du système esclavagiste, la colonisation et l’irruption brutale de la modernité qui a remis en cause les modèles familiaux traditionnels. S’il s’agit donc d’un phénomène universel, les violences faites aux femmes dans les Outre-mers, et donc les politiques publiques qui en découlent, doivent donc nécessairement adopter une approche différenciée.

Défi de politique publique

Comment renforcer la capacité d’agir des victimes de violences conjugales dans leur environnement social, familial et professionnel ?

Thème 2 : La ville du ¼ d’heure (en savate) réunionnaise

Transports en commun / Intermodalité / Alternative à la voiture

Contexte

Le concept de la ville du ¼ d’heure a été popularisé par Anne Hidalgo lors de la campagne municipale de 2020. Il s’agit pour un habitant de pouvoir accéder à tous les services essentiels (alimentation, travail, sport, culture, etc.) depuis son domicile dans un rayon de 15 minutes, et sans utiliser la voiture (vélo, transports en commun, marche…).

La Réunion possède une relativement faible superficie, un relief accidenté dans son centre et une densité de population de plus en plus élevée sur les littoraux. La présence ou les vestiges des Boutik Sinoi nous indiquent par exemple que la ville du ¼ d’heure existait déjà d’une certaine façon avant la démocratisation de l’automobile.

Défi de politique publique

Comment penser, à La Réunion, la ville du ¼ d’heure en accord avec l’identité et le mode de vie réunionnais ?

Thème 3 : Penser un nouveau modèle touristique pour La Réunion

Tourisme / Economie / Aménagement du territoire

Contexte

La Réunion est une destination touristique très prisée. Chaque année (hors année COVID 2020), ce sont plus de 500 000 visiteurs extérieurs qui viennent découvrir nos plages, parcourir nos sentiers de randonnées, goûter à notre gastronomie, admirer nos richesses naturelles et apprécier le « vivre-ensemble » incomparable de « l’île intense ».

Pourtant, la stratégie du tourisme de masse a ses limites : dénaturation des sites naturels, pollution des écosystèmes, embouteillages dans les lieux fréquentés, flambée des loyers… La promesse d’authenticité vantée par les promoteurs touristiques se transforme souvent en représentation folklorique et caricaturale éloignée de la réalité du mode de vie réunionnais.

Défi de politique publique

Est-il souhaitable de penser un nouveau modèle touristique pour La Réunion ?

Thème 4 : Repenser notre rapport à la terre

Alimentation bio et locale / Autosuffisance alimentaire / Valorisation du patrimoine naturel

Contexte

Le rapport à la terre et à la nature est une valeur majeure dans l’identité et le mode de vie réunionnais. Or, l’urbanisation rapide de l’île et la pression foncière entraînent un étalement urbain sans précédent qui met à mal cette composante dans notre mode de vie. Cependant, le rapport à la terre subsiste et reprend de l’ampleur avec la multiplication de jardins partagés sur l’île, d’actions de défense des espèces endémiques, du développement des filières vivrières, etc.

Il s’agit à présent d’aller plus loin en pensant notre rapport à la terre dans un futur post-canne. En rencontrant les acteur·trice·s de la transition et de la culture de la canne, l’enjeu est de dessiner un plan applicable de transition permettant d’orienter les aides nationales et européennes (aujourd’hui principalement orientées sur la canne à sucre) vers d’autres cultures.

Défi de politique publique

Dans la perspective d’un futur post-canne, comment re-penser le rapport à la nature et à la terre dans l’espace public réunionnais ?

Thème 5 : Connaître sa propre Histoire, enjeu pour un avenir commun

Patrimoine & Histoire / Identité / Société

Contexte

À La Réunion, nous pouvons facilement constater l’absence de représentation de l’Histoire des esclavisé·e·s et donc de leurs descendant·e·s, qui constituent pourtant la majorité de la population. Sur dix musées régionaux et départementaux, seuls deux sont consacrés à l’Histoire de l’île et du peuplement (source : syndicat autonome de la fonction publique territoriale, 2020).

S’il est vrai « qu’un peuple qui ne connaît pas son passé est comme un arbre sans racines », tout l’enjeu est de se demander comment valoriser de la façon la plus juste et la plus large possible tous les types de patrimoines et toutes les mémoires, et permettre à tous·tes les Réunionnais·es de s’approprier leur histoire.

Défi de politique publique

Comment valoriser et démocratiser l’Histoire réunionnaise pour répondre aux enjeux sociétaux actuels ?

Thème 6 : Donner un coup de jeune à la démocratie

Jeunesse / Citoyenneté / Vie démocratique

Contexte

Au niveau national, aux dernières élections régionales et départementales, on comptait près de 87% d’abstentionnistes chez les 18-24 ans et 83% chez les 25-34 ans. Pour les élections législatives de 2017 et les élections municipales de 2020, le taux d’abstention chez les jeunes était aux alentours de 70%.

Pourtant, loin du discours moralisateur qui consiste à dire que les jeunes se désintéresseraient de la politique, il faut au contraire reconnaître que l’engagement politique chez les 18-34 ans prend de nouvelles formes : collectifs citoyens, associations, marches pour le climat, mouvements de désobéissance civile, pétitions, partage de contenus militants sur les réseaux sociaux, etc. La politisation, aujourd’hui, ne passe donc plus forcément par l’adhésion à un parti ou à un syndicat ou par le « vote-devoir » comme c’était le cas pour les générations précédentes.

Défi de politique publique

Comment réconcilier la jeunesse avec la vie politique et démocratique à La Réunion ?